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18/02/2022 - 30.000 scouts et 67.000 baguettes… les coulisses du grand rassemblement SUF à Chambord

A la Pentecôte, les 4, 5 et 6 juin prochains, les Scouts Unitaires de France (SUF) se réuniront sur le domaine national de Chambord pour fêter les 50 ans du mouvement. Près de 30.000 scouts sont attendus. Une organisation titanesque et bien rôdée.

Vivre sur trois jours un condensé de la grande aventure scoute. Telle est l’ambition de l’événement national « Chambord Pentecôte 2022 ». Ils étaient 17.000 scouts, en 2007, à se rassembler sur le même site pour les 100 ans du scoutisme. Quinze ans plus tard, forts de leur rayonnement et de leur dynamisme, pas moins de 30.000 jeunes sont attendus pour célébrer les 50 ans du mouvement. Les 51 ans plus précisément puisque l’association a été créée en 1971, mais l’évènement a dû être reporté à cause de l’épidémie de Covid-19.

Si le scoutisme est né en 1907, en Grande-Bretagne, à l’initiative de Baden-Powell, c’est le père Jacques Sevin, aidé du chanoine Cornette, qui développa le scoutisme catholique français dans les années 1920. Le 13 février 1971, une vingtaine de groupes se désolidarisent des Scouts de France, ces derniers ayant décidé de diviser la patrouille (12-17 ans) en deux tranches d’âge différentes. 83 chefs, désireux de continuer à vivre un scoutisme basé sur la « pédagogie du grand frère » (protection du plus petit par le plus grand) et de la patrouille « unitaire », créent alors les Scouts Unitaires de France. Depuis leur création, les SUF sont passés de 500 à 10.000 membres en 1980, et près de 33.000 aujourd’hui. 

Ce 50e anniversaire est pour le mouvement l’occasion de « réaffirmer les vertus de la pédagogie scoute » et « d’ancrer le mouvement dans l’histoire pour mieux la poursuivre », expliquent à Aleteia Aurélie et Damien Bernard, responsables de l’évènement national Chambord Pentecôte 2022. Une manière de « faire mouvement », de « partager une histoire commune » et de « témoigner, en vivant un camp scout sur trois jours, des valeurs fondamentales du scoutisme ». Anciens chefs de groupe, engagés depuis dix ans au sein du mouvement, ils ne comptent pas leurs heures, depuis bientôt deux ans, pour organiser ce rassemblement exceptionnel et coordonner les 130 bénévoles répartis sur 17 pôles. 130 bénévoles appelés les « flammèches bleues », en référence aux langues de feu de la Pentecôte, qui seront rejoints par 800 « flammèches orange » pour aider à l’encadrement le jour J.

67.000 baguettes et 2,5 tonnes de poulet

Parmi les différents pôles d’organisation, le pôle « transport » est chargé d’affréter 550 cars, en partance des quatre coins de France. Le pôle « intendance » a prévu quant à lui des proportions gargantuesques, fournies, dans la mesure du possible, par des producteurs locaux. Il s’agit bien d’un camp, la cuisine se fera donc sur table à feu. Au menu : 67.000 baguettes de pain, 2,5 tonnes de poulet, 1,2 tonne de crème fraîche, 30.000 pommes…

Bracelet d’identification

Le pôle « sécurité », animé par un colonel de gendarmerie et un médecin urgentiste, a la lourde tâche d’assurer les flux et la sécurité des 30.000 participants. Un aspect qui n’est pas pris à la légère. Chaque scout sera muni d’un bracelet (en papier indéchirable) nominatif d’identification, qui lui sera remis à la montée dans le car. Ce bracelet, à la couleur de chaque branche, permettra à chaque participant d’accéder aux différents lieux du camp. En cas de besoin, le QR code imprimé sur le bracelet fournira les nom, prénom et groupe du jeune, ainsi que les informations enregistrées sur sa fiche sanitaire de liaison. Chaque participant se verra également remettre une carte plastifiée sur laquelle figurera l’emplacement de son unité sur le domaine et lors des rassemblements.

Un hôpital de campagne

Au vu du nombre de participants – « une petite ville ! », soulignent Aurélie et Damien Bernard – un hôpital de campagne sera monté sur le domaine de Chambord. Il sera tenu par des infirmiers, des médecins, des pédiatres, se mettant au service des SUF le temps du week-end, et renforcé par le SAMU de Blois.

Ces trois jours de camp seront rythmés par des temps en branche (sous-camp) et des temps rassemblant les 30.000 jeunes, notamment le dimanche. Ce jour-là, il y aura un immense « rasso » dans la grande plaine centrale du domaine, afin de lancer le grand jeu « interbranches ». Les scouts de tous les âges seront également réunis au grand complet pour la messe, le dîner et la veillée.

Protocole sanitaire

Comme les autres mouvements scouts, les SUF sont considérés comme un lieu d’accueil collectif de mineurs (ACM), à ce jour non soumis au pass sanitaire ou vaccinal. Les organisateurs ont des points réguliers avec la préfecture et se montrent optimistes : « Nous nous conformerons aux dispositions en vigueur au moment de l’événement mais à ce jour, il n’y a pas de demandes spécifiques de la part des autorités, ni en terme de tests, ni en terme de vaccins », indiquent Aurélie et Damien Bernard.

Un rassemblement d’envergure qui permettra à 30.000 jeunes de témoigner haut et fort de leur engagement dans le scoutisme. Car « être scout, ce n’est pas seulement porter un foulard et courir dans les bois », soulignait auprès d’Aleteia le frère Nicolas Burle, aumônier national des SUF. « C’est s’occuper des plus petits, transmettre ce qu’on a reçu, faire grandir les autres. Le scoutisme, avec sa loi, est une école pour apprendre à mettre sa vie au service des autres, à vivre des choses ordinaires avec un amour extraordinaire, avec une grande générosité ».