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25/08/2021 - L'incroyable succès des camps scouts, malgré l'interdiction des smartphones

Près de 200.000 enfants et adolescents ont été accueillis cet été dans l'un des nombreux camps des différentes associations du scoutisme en France. Un chiffre en forte progression.

C'est le genre d'information contre-intuitive, qui mérite d'être relevée dans une période où l'on parle si souvent des jeunes comme des consommateurs accros aux écrans et aux réseaux sociaux

Ils ont été près de 200.000 cet été, âgés de 8 à 16 ans, à accepter d'oublier leurs smartphones entre huit et 21 jours, soit la durée de leur camp scout. « C'est une contrainte très librement acceptée car aucun enfant ne fait de scoutisme sous la contrainte, explique Bérengère Savelli, porte-parole des Scouts Unitaire de France (SUF), c'est plus qu'une activité, c'est un engagement ».

Les SUF ont doublé leur nombre en 15 ans

Avec les Scouts de France (90.000 membres) et les Scouts d'Europe (30.000), les SUF (33.000) sont l'un des trois grands organismes de scoutisme catholique en France . "Nous sommes passés de 15.000 adhérents en 2003 à 25.000 en 2014 et aujourd'hui 33.000", se réjouit cette responsable.

Même constat chez les Eclaireurs et Eclaireuses Israélites (EEIF), le mouvement des scouts juifs en France. « Nous avons eu près de 4.000 jeunes dans nos camps en France cet été, c'est un record qui fait de nous le plus grand organisme de scoutisme juif en Europe », indique Jérémie Haddad, le président des EEIF. L'organisme a été obligé de refuser une centaine de jeunes cette année, après en avoir accepté 400 de plus que l'an dernier. « Nous sommes arrivés cette année aux extrêmes limites de notre capacité puisque nous avions 80 enfants dans chaque camp, pas question d'aller au-delà ».

La nature est revenue à la mode

Les obédiences sont diverses, puisqu'il existe une dizaine d'associations scoutes différentes en France, mais l'ambiance, les méthodes et l'organisation sont assez proches car tous, qu'ils soient bouddhistes, musulmans, protestants, catholiques ou laïques se réclament de Baden-Powell, l'inventeur britannique (et protestant) du scoutisme au début du 20e siècle. Séjour sous la tente, feux de camps, jeux de piste, guitares et chants à la veillée sont au menu de ces vacances-là. Même en 2021, les gamins adorent.

D'autres éléments peuvent expliquer cet engouement : le contact de la nature , la responsabilisation et l'encadrement par des jeunes animateurs de 17 à 22 ans. « Tant mieux si nos idées et nos méthodes ont une résonance particulière avec les préoccupations de notre époque, mais pour notre part nous n'avons pas changé », explique Bérengère Savelli. Ce qui a changé toutefois depuis Baden-Powell et même après, c'est l'extrême importance accordée à la sécurité. « Nous sommes soumis aux règles des accueils collectifs de mineurs et à ce titre nous sommes contrôlés et organisés avec professionnalisme. Nos encadrants même jeunes sont formés », explique-t-elle.

Un cadre légal adapté

La loi encadre strictement cette activité mais lui reconnaît aussi des dérogations au droit commun. Ainsi « l'explo », l'élément phare du camp scout, qui consiste à partir à la découverte en petits groupes, sans animateurs, pendant quelques jours, en demandant l'hébergement aux habitants contre quelques menus services, est autorisée par la législation. La puissance publique prend ses responsabilités et consent à déroger à la culture du « zéro risque », en encourageant des structures qui continuent à faire vivre les enfants en plein air. S'il y a toujours l'eau courante, parfois c'est un simple tuyau auquel on raccorde les installations construites en bois… douches, vaisseliers… Un folklore que chacun cultive joyeusement et qui laisse des souvenirs durables pour des vacances assez bon marché en comparaison avec les colonies de vacances et centre de vacances sportifs . Compter entre 45 et 200 euros par semaine selon les structures et le transport.

L'expérience est enrichissante à tous points de vue. Le président des EEIF qui, en plus de cette fonction bénévole, est un réputé consultant en entreprises, indique que les anciens scouts sont très bien vus par les recruteurs dans le monde du travail. « On regarde de moins en moins le diplôme et de plus en plus ce type d'activités qui indiquent à coup sûr des qualités d'enthousiasme, de créativité, d'engagement et de solidarité ».